En attendant le nouveau grec

... qui me donne un travail énorme, et me demande infiniment plus de temps que je n'avais cru:

Mel nous avait donné (sur A3D) les paroles d'une chanson au coeur de laquelle figurait l'expression qui m'avait beaucoup surpris, que j’entendais pour la première fois: « la suite de ma vie ».

Or aujourd'hui, travaillant encore sur le sens et l'origine du mot histoire, je retrouve une racine disparue, et extraordinairement disparue aussi bien en grec ancien qu'en français actuel, qui signifiait après, à la suite de.

Dans survivre, le Robert voit vivre après, mais il ne donne pas ce sens de après à sur, sauf immédiatement après dans les expressions sur le fait et sur ce

Pour suivre, le Robert dit bien que le premier sens historique utilisé était venir après. C'est certainement la même racine grecque.

Le vieux français huis, porte, pourrait venir encore plus directement de la racine grecque disparue: ce que l'on ferme derrière soi.

Et j'ai ma récompense, car j'ai découvert aujourd'hui l'étymologie inconnue du Belin d'un des mots grecs de base, huios, fils: qui suit, qui vient après.

Exactement la façon de dire dans la chanson dont Mel nous avait donné les paroles, ajoutant avec un peu de mélancolie: moi, je partirai « sans laisser la suite de ma vie ».

Bravo à la poésie, bravo à l’esprit humain, de trouver et de retrouver ces façons de dire, que le temps peut faire oublier un temps mais ne peut faire taire.

Je m'attends, lorsque ceux qui sont sous l'Envieux viendront à mes textes - et ils ne pourront pas ne pas y venir -, à ce qu'ils me traitent tout d'abord comme envieux, comme obscur anonyme qui veut faire parler de lui.

C'est par exemple ce que faisait Bernard Tapie,
ignoblement en la circonstance,


contre le juge en charge de son cas: ce petit juge voulait faire parler de lui, disait-il.



Ceux de son genre sont légion, tous sur les mêmes échasses, auxquelles nous les reconnaissons.

Alors j'attends, et je me pose la question: peut-on envier les envieux?

Car j'ai en peu envie de rire.

Découvert dans le livre Le français ne vient pas du latin! de Yves Cortez, dont Google publie quelques pages, cette pensée de Jules Renard: « Écrire, c'est une façon de parler sans être interrompu ».

Je ne connaissais pas du tout cet auteur ni son livre: je l'ai trouvé par hasard en recherchant sur Google si zao = zeo avec eta ou zeo avec epsilon, n'ayant pas mon dictionnaire grec à mon travail.

Cette pensée de Jules Renard est encore une possibilité sur le sens exact de epistole, puisque stole lui-même ne se rapporte pas du tout à l'écrit: ce sera bientôt en Grec bleu, et c'est déjà en Apéro grec page 23.

Cela recoupe encore ce que je dis à la fin de zeteo 0 en Apéro grec page 8.

Je veux le mot d'epistole comme une perle du grec sur TGP, car c'est lui qui m'a amené à l'importance de l'anticipation, que j'oppose au rêve. Pour la petite histoire, c'est une joueuse d'Utherverse qui m'avait attiré l'attention en parlant de l'effet de l'anticipation, ici telle que la pratiquait sa maitresse qui y mettait tant de coeur.

Yves Cortez me confirme beaucoup de choses, et m'en apprend encore beaucoup, en particulier quant aux langues dites romanes, qui en effet ne sont pas des langues latines. Le mot de roman n'a rien à voir avec le mot de latin, et pas davantage celui de gothique avec celui de germanique: notre langage a été trompé, ici.

Il me conforte quand à l'usage de l'article, mais m'apporte un démenti sur l'absence impossible d'article dans les vraies langues, puisque le russe, comme le latin, ne connait pas l'article. Pour que ma thèse tienne la route, il faudrait que le russe ait été lui-même à l'origine une langue artificielle, comme le latin et l'espéranto. Et concernant le russe je suis désarmé.

Vous savez que je mets le grec complètement à part.